Portrait d'Erasme de Rotterdam, Hans Holbein le Jeune, 1523
Paris, Musée du Louvre.
Présentation du projet

Les Sciences de l’Antiquité, tout en plongeant leurs racines dans la (re)découverte du patrimoine culturel des Anciens par les humanistes, s’affirment comme discipline autonome dans le courant du XIXe siècle en Europe, à partir des universités prussiennes, notamment de Berlin, reconstruite après les invasions napoléoniennes et rouverte en 1810. Les États-nations sont alors avides de références historiques, de mythes des origines susceptibles de nourrir les constructions identitaires; l’industrialisation, le capitalisme, la modernité conquérante semblent menacer le socle culturel gréco-romain, mais vont aussi le pousser à se spécialiser, à se doter d’outils de travail, à se moderniser. Des musées, des revues, des instituts à l’étranger, des dictionnaires, des corpus de sources et des encyclopédies voient le jour, qui deviennent des références, balisant les savoirs et les territoires intellectuels.

C’est dans ce cadre qu’à partir du XIXe siècle, des réseaux socio-professionnels se mettent en place afin que les connaissances circulent plus largement et plus vite. Les correspondances en sont le vecteur privilégié ; elles contribuent à faire revivre, sous une autre forme, la « République des Lettres » qui avait réuni le monde savant, d’Érasme à Voltaire. Espace de partage et de débat, relais des correspondances humanistes dont Pétrarque a été l’initiateur, les correspondances scientifiques éclairent la genèse et le devenir des travaux et des réseaux. Or, ces matériaux sont dispersés, sous-exploités et mal connus. La présente base de données vise donc à fournir un outil informatique de recherches afin de contribuer à une histoire des Sciences de l’Antiquité de langue française aux XIXe et XXe siècles.

La réalisation de ce projet a été financée par un « Projet ponctuel de recherche » du Conseil Scientifique de l’Université de Toulouse II - Le Mirail, coordonné par deux Laboratoires, PLH-ERASME (EA 4601) et TRACES (UMR 5608).

Conception, périmètre et utilisation de la base de données

Le portail EPISTULA propose un recensement des fonds d’archives épistolaires relatifs aux antiquisants francophones des XIXe et XXe siècles. Il a été conçu par Marco Buonomo (Rome) et réalisé par Annick Fenet (Paris) et Hélène Pierre (Toulouse), sous la supervision de Corinne Bonnet.

Les personnes répertoriées dans cette base sont des auteurs de travaux scientifiques; en sont exclus les architectes et auteurs de dessins, ou amateurs et érudits locaux non professionnels. Les domaines de recherche pris en compte concernent toutes les spécialités (par ex. numismatique, philologie, histoire des religions, histoire du droit), pour la période allant de la préhistoire à ce qu’il est convenu d’appeler la fin de l’Antiquité (Ve siècle ap. J.-C. compris). On a ainsi inclus toutes les Antiquités : Grèce, Rome, Proche-, Moyen- et Extrême-Orient, Égypte, Afrique, Anatolie… Sont considérés comme francophones les savants de langue maternelle française, ainsi que les étrangers naturalisés qui ont publié en français. Parmi eux, figurent dans la base tous ceux dont l’essentiel de l’activité scientifique s’est déroulé entre 1800 et 1945.

La structure de la base de données est simple.

Un premier groupe de données concerne chaque savant répertorié: Nom, prénom, années de naissance et de mort, nationalité, disciplines, régions et sites (et éventuellement musées et collections) sur lesquels il a travaillé et publié, référence bio-bibliographique.

Un deuxième groupe de données touche aux fonds de correspondance passive et active de ces savants. La base propose un recensement des fonds les concernant avec les informations précises sur les institutions qui les conservent, le contenu des fonds et leurs bornes chronologiques; des mots-clés en précisent le périmètre et l’on signale l’existence ou non d’un catalogue.

Il est donc possible d’interroger la base de données :
  • en fonction d’un savant dont on souhaite repérer les « traces épistolaires » ;
  • en fonction d’un fonds d’archives afin de savoir quel(s) savant(s), site(s), discipline(s) il concerne ;
  • en fonction d’une discipline, d’un site, d’un musée, etc. pour savoir quels fonds en traitent.